L’affaire devait soigneusement rester sous le boisseau. La CDMO allemande Adragos Pharma (plus de 800 salariés, chiffre d’affaires non publié) va prochainement acquérir l’usine Sanofi de Maisons-Alfort (94), une unité de 600 salariés spécialisée dans la production et le conditionnement d’injectables, nous indique une source proche du dossier.
Ce site consacre la plus grande part de ses capacités au Lovenox (énoxaparine), un antithrombotique lancé en 1987 par Rhône-Poulenc Rorer dont les ventes accusent un déclin prononcé depuis plusieurs mois. Selon nos informations, le deal, qui doit théoriquement protéger l’ensemble des emplois, prévoit que l’usine francilienne poursuive la fabrication du Lovenox pendant une durée de trois ans, le temps de trouver de nouveaux contrats et débouchés. Toutefois, à terme, la production de cette héparine de bas poids moléculaire pourrait être progressivement transférée vers l’usine Sanofi de Csanyik (Hongrie), dont c’est la seule spécialité : celle-ci pourrait d’ailleurs être à son tour cédée.
Avec ce nouveau et spectaculaire rachat, Adragos Pharma poursuit une politique de croissance externe ultra-dynamique qui s’est illustrée en fin d’année dernière par le rachat du suisse Baccinex, une CDMO de 120 salariés spécialisée dans la fabrication de lots cliniques et commerciaux. L’allemand a aussi mis en service en mars dernier de nouvelles capacités à Leipzig, en Allemagne, après avoir inauguré une nouvelle ligne de production d’ampoules stériles injectables sur l’ancien site Haupt Pharma de Livron-sur-Drôme (26).
Adragos compte trois autres sites dans son trousseau, tous rachetés entre mars et novembre 2023 : l’ex-usine Sanofi de Kawagoe (Japon), l’unité de développement Lamda Laboratories d’Athènes (Grèce), acquise auprès de Clinigen, et enfin le site de production stérile qu’exploitait Fresenius Kabi à Halden (Norvège).
