« Les ruptures d’approvisionnement de corticoïdes seront bientôt un souvenir », a souligné ce jour Stéphane Lepeu, le directeur général adjoint de la CDMO française Delpharm (1,1 Md€ de CA, 6 500 salariés) à l’occasion de l’inauguration à Lille d’une nouvelle ligne de conditionnement ultra-automatisée qui se consacrera à cette classe de traitements. Le nouvel équipement, qui a nécessité un investissement de 5,3 M€, va ainsi permettre de plus que doubler la capacité de production annuelle, de 8 millions à 20 millions de boîtes, « ce qui correspond précisément à la taille du marché tricolore, et permettra de faire face aux épisodes de pics générés par les pathologies hivernales ». La ligne sera exclusivement dédiée aux patients français, via l’approvisionnement de génériques qui représentent aujourd’hui plus de 70 % des corticoïdes vendus en France.
Le caractère souverain du projet n’a pas échappé aux pouvoirs publics qui ont versé une subvention de 3,6 M€ via le dispositif France Relance. « Nous avons tellement contribué que les collectivités n’ont rien eu à débourser », a même ironisé le représentant de l’État lors de cette inauguration. La sécurisation de l’approvisionnement en corticoïdes devrait s’appliquer à l’ensemble de la chaîne de valeur puisque l’usine Euroapi de Vertolaye (63), qui bénéficie de concours européens au titre d’un PIIEC (projets importants d’intérêt européen commun), devrait prochainement couvrir tous les besoins du marché français en prednisolone et en prednisone. L’usine lilloise de Delpharm (390 salariés, 40 M€ de CA), spécialisée dans le formes sèches, affirme donc à cette occasion un caractère souverain qui risque de s’accentuer prochainement. En effet, les dirigeants de Delpharm nous ont confié qu’ils travaillaient à un nouveau projet capacitaire dans le domaine de l’oncologie. Un projet qui semble avoir également retenu l’attention de l’État.