L’opération est actée par les plus hautes sphères de l’État. Comme nous l’annoncions en avant-première le 29 février, le laboratoire marocain Laprophan (860 collaborateurs, 120 M€ de CA) sera bien le repreneur de l’usine tourangelle du suédois Recipharm. C’est à l’occasion du sommet Choose France d’hier lundi que le projet a été officialisé par Emmanuel Macron lui-même, témoignant du caractère ultra-symbolique – et politiquement inflammable – qu’avait pris le dossier ces derniers temps.
Les dirigeants de Laprophan, qui se seraient engagés à conserver l’intégralité des 225 salariés de l’usine de Monts, auraient également promis que l’usine, rebaptisée Europhan, serait bientôt en capacité d’embaucher, notamment des managers et des encadrants. Attendons tout de même que ce nouveau venu sur le marché du façonnage pharmaceutique européen connaisse mieux les complexités du droit social français et la féroce concurrence que se livrent les acteurs du marché avant d’espérer qu’il fasse prospérer le site tourangeau, tâche à laquelle ont successivement renoncé Rhône-Poulenc en 1992, AstraZeneca en 2007 et Recipharm plus récemment.
Des précisions sur les dispositifs d’accompagnement et les projets exacts de Laprophan devraient être divulguées prochainement. En attendant, il faudra que l’intégralité des aides publiques (environ 15 M€) accordées en pure perte à Recipharm pour un hypothétique développement industriel soient intégralement remboursées.