À l’occasion de sa première visite sur le terrain pour inaugurer l’usine du fabricant tourangeau de batteries médicales Vlad, le nouveau ministre délégué à l’Industrie nous a indiqué que le dossier de cession des activités OTC et grand public de Sanofi (Opella Healthcare) se trouvait « en haut de pile », ajoutant qu’il n’avait « pas encore de doctrine arrêtée sur le sujet, mais qu’il allait se faire très rapidement une opinion ». Proche d’Emmanuel Macron, Marc Ferracci (ici entouré des deux dirigeants de l’entreprise Vlad, NDLR) a l’intention « d’échanger prochainement avec son prédécesseur Roland Lescure qui avait suivi de très près ce dossier, ainsi qu’avec d’autres parties prenantes ».
On sait que l’ancien ministre de l’Industrie avait pesé de tout son poids pour éviter que l’activité de santé grand public de Sanofi, convoitée aujourd’hui par le fonds d’investissement américain Clayton, Dubilier & Rice et le fonds français PAI Partners, ne passe sous pavillon extra-européen. « De façon générale, nous allons poursuivre notre politique de soutien aux industriels qui fabriquent les composants critiques de la souveraineté sanitaire française. Sur un tel sujet, l’État ne peut pas faire de stop and go », a affirmé Marc Ferracci.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, le quotidien Les Echos indique que le fonds émirati Adi et le fonds souverain Singapour GIC seraient prêts à s’allier à PAI Partners pour reprendre 50 % de l’activité grand public de Sanofi. Interrogé sur ce rebondissement, le cabinet de Marc Ferracci nous répond que ce dernier « souhaite qu’indépendamment de la stratégie de Sanofi, Opella continue de protéger la santé des français, garantisse la souveraineté sanitaire et conserve les emplois et les implantations industrielles sur le territoire, notamment à Lisieux et Compiègne ». Il ajoute que « le dispositif de contrôle des investissements étrangers en France donne des leviers pour sécuriser cette opération ». Le ministre pourra aussi « le cas échéant demander au futur exécutif d’Opella de s’engager sur ces exigences ».