C’est désormais une certitude, le repreneur d’Opella Healthcare ne sera pas totalement français. Confirmant une information publiée dans Les Échos, une source proche de ce dossier nous indique que le fonds émirati Adi est prêt à s’associer avec le fonds d’investissement français PAI Partners afin de reprendre 50 % d’Opella, le solde du capital restant détenu par Sanofi. Selon le quotidien économique, le fonds souverain singapourien GIC serait également de la partie, mais cette hypothèse n’était pas confirmée par notre source.
En face, le fonds américain Clayton Dubilier & Rice (CD&R) attend son heure ; il semble toujours tenir la corde dans ce duel au sommet, comme nous l’ont confirmé à maintes reprises plusieurs sources internes. « L’alternative d’une introduction en bourse continue à planer, mais les dirigeants de Sanofi nous ont dit qu’ils préféreraient une cession privée afin de pouvoir rapidement disposer de cash », note aussi un délégué syndical. Il est vrai que la valorisation d’Opella, qui serait plutôt attendue aux alentours de 20 Md€ – soit un tiers de plus que le chiffre qui circule –, a de quoi faire saliver le board de Sanofi. Du côté des pouvoirs publics, l’option de la solution 100 % française semble s’adoucir. Le nouveau ministre de l’Industrie Marc Ferracci, un proche du chef de l’État, nous indiquait mercredi que sa doctrine « n’était pas arrêtée ». Il souhaite, selon un porte-parole officiel, « qu’indépendamment de la stratégie de Sanofi, Opella continue de protéger la santé des Français, garantisse la souveraineté sanitaire et conserve les emplois et les implantations industrielles sur le territoire, notamment à Lisieux et Compiègne ». Sans surprise, le ministère rappelle « que le dispositif de contrôle des investissements étrangers en France donnent des leviers pour sécuriser cette opération ». Le ministre pourra, le cas échéant, « demander au futur exécutif d’Opella de s’engager sur ces exigences ». Bref, l’origine certifiée 100 % française n’est plus une ligne rouge.