Selon la 22e édition du panorama France Health Tech de France Biotech, la France se situe au deuxième rang en Europe, derrière le Royaume-Uni, pour le montant des capitaux levés par des sociétés du secteur des sciences de la vie depuis 2022. Confirmant cette attractivité, l’exercice 2024 s’est soldé par une hausse de 47 % du total des fonds, à 2,6 Md€. Mais cette progression « est principalement due au refinancement d’une seule société (Sartorius Stedim Biotech, NDLR), intervenu en février 2024 pour un montant de 1,2 Md€ », tempère Cédric Garcia, associé chez EY et contributeur de cette étude.
Si l’on retranche le volet des refinancements boursiers qui s’élève à 1,7 Md€, le seul montant des opérations de capital-risque, et notamment de capital-développement, accuse un recul significatif, « une baisse qui est le symptôme d’un décrochage français par rapport aux États-Unis et aux autres grands pays européens ». Selon cet expert, la fameuse « vallée de la mort » du financement s’étend bel et bien. « On trouve des investisseurs et de l’argent pour les phases précoces et d’amorçage. Les refinancements sur les marchés boursiers se passent plutôt pas mal. Mais entre les deux, c’est le désert ». Consolation, le marché français garde son rang pour les partenariats, notamment les deals de licensing et de rachat d’actifs, en se hissant au 4e rang européen avec près de 13 % du nombre des opérations. « Après la baisse des transactions intervenue en 2023, l’exercice 2024 a été synonyme de reprise avec une soixantaine d’accords signés par les biopharms et les pharmas françaises pour une valeur de 16 Md€ », se félicite Frédéric Girard (ci-dessus), le président de France Biotech.
