Il suffisait d’oser ! Ce fut le feuilleton de l’été et il a tourné à l’avantage des assaillants. Le 30 septembre dernier, l’assemblée générale de la biopharm nantaise Ose Immunotherapeutics, une pépite tricolore des biotechnologies qui développe des produits d’immunothérapie en oncologie et dans les maladies inflammatoires, a soutenu la fronde menée par Dominique Costantini, sa co-fondatrice, alliée à deux autres fondateurs et ex-dirigeants, Emile Loria et Alexis Peyroles.
En désaccord avec la stratégie jugée trop « agressive » et « axée sur l’endettement et la dilution » menée par le directeur général Nicolas Poirier, ils demandaient, via plusieurs résolutions, sa révocation ainsi que celle d’autres administrateurs auxquels ils souhaitaient substituer des personnalités acquises à leur cause. Ne disposant que de 24 % des droits de vote, ils ont donc réussi à convaincre la majorité des porteurs d’actions du « flottant » (74 % du capital). Au final, le trio a obtenu le renouvellement du conseil d’administration d’Ose, l’éviction de Nicolas Poirier – qui conserve toutefois curieusement son poste de directeur médical – et la nomination de Marc Le Bozec en tant que directeur général par intérim. Ce dernier a géré de 2015 à 2023 deux importants investissements biotech au sein de la Financière Arbevel et fut auparavant directeur financier de Cellectis, une biopharm pour laquelle il a réussi à lever 120 M€ et préparé la cotation au Nasdaq.
Cette révolution de palais devrait conduire à une inflexion significative de la stratégie de la biopharm. Les putschistes reprochaient à l’ancien directeur général de sur-prioriser le développement du lusvertikimab (OSE-127) dans la rectocolite hémorragique au détriment d’autres candidats. Ils considéraient également que leur ancienne direction négligeait l’opportunité de nouer des accords industriels, préférant un développement plus autonome. N’est pas Abivax qui veut !




