Les marchés liés à l’obésité attisent décidément l’appétit… et la nervosité des compétiteurs. Déstabilisé par l’offre rivale – et non sollicitée – du danois Novo Nordisk sur Metsera, une biopharm américaine qui développe des traitements de dernière génération contre l’obésité, Pfizer contre-attaque. La big pharma, qui avait annoncé le 22 septembre dernier son intention d’acquérir son compatriote pour 7,3 Md$, vient d’accuser en effet Novo Nordisk de tous les maux. Jugeant l’initiative du Danois « imprudente », il estime aujourd’hui avec des accents « trumpiens » qu’il « s’agit d’une tentative, de la part d’une entreprise en position dominante sur le marché, de supprimer la concurrence en violation de la loi, en rachetant un concurrent américain émergent ». Sans exclure totalement l’hypothèse de formuler une nouvelle offre, Pfizer semble donc vouloir d’emblée se placer sur le terrain judiciaire… et politique, en s’abritant derrière la législation antitrust.
Pour Novo Nordisk qui a proposé de payer 56,50 $ par action, auxquels s’ajoutent 21,5 $ de droits à valeur conditionnelle, soit un montant total de 8,18 Md$, l’enjeu est capital. Cette contre-OPA vise à empêcher que le leadership qu’il exerce sur le marché de l’obésité grâce au Wegovy ne soit écorné par les candidats prometteurs de Metsera. L’un de ses principaux produits, le MET-097i, devrait en effet entrer en phase III en 2026. Rappelons que le laboratoire danois, qui doit prochainement faire face à l’expiration de brevets majeurs, est déjà en butte, dans l’obésité, à la sévère concurrence du Zepbound d’Eli Lilly, en passe de lui ravir la pôle position.




