Sanofi, qui doit de façon imminente – c’est-à-dire probablement d’ici à la fin de la semaine –, choisir entre les deux prétendants à la reprise d’Opella Healthcare, le fonds américain Clayton Dubilier & Rice (CD&R) et le français PAI Partners, pourrait être contraint de réviser ses prétentions à la baisse. Les candidats auraient opportunément fait part de leurs inquiétudes sur le risque juridique et réputationnel encouru par les produits de la marque Gold Bond qui fait partie du périmètre de la cession aux États-Unis : il s’agit principalement de produits d’hygiène à base de talc pouvant potentiellement contenir de l’amiante.
Tout en soutenant que les produits Gold Bond sont dépourvus de toute trace d’amiante, la direction de Sanofi a accepté de les retrancher du périmètre de vente, a indiqué l’agence de presse financière Bloomberg. Cela n’a pas manqué de peser sur la valorisation d’Opella qui a été ramenée à environ 16 Md€, soit au bas de la fourchette fixée entre 15 et 20 Md€, nous indique une source interne qui confirme par ailleurs que la proposition de CD&R tenait toujours la corde : « Elle propose de solides garanties financières et présente l’intérêt, face à son concurrent PAI qui est deux fois plus petit, de se positionner seule, sans devoir s’associer à des partenaires » : CD&R achèterait au moins les deux tiers du capital, Sanofi n’en conservant qu’environ 30 %.
Dans l’attente de la décision finale, le laboratoire français cède discrètement des activités périphériques. On vient ainsi d’apprendre qu’Opella Healthcare South Africa, qui regroupe les activités d’Opella en Afrique du Sud, venait d’être racheté par CFAO Healthcare, une division du groupe CFAO (8,3 Md€ de CA), maison-mère du distributeur Eurapharma. CFAO Healthcare est déjà engagé depuis 2021 dans un partenariat exclusif avec Sanofi pour la commercialisation de médicaments et de vaccins dans vingt-cinq pays d’Afrique subsaharienne.