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Sanofi vend Opella à Clayton Dubilier & Rice

C’est dans la soirée d’hier que le conseil d’administration de Sanofi a tranché : la proposition du fonds américain Clayton Dubilier & Rice (CD&R) a été préférée à celle du consortium mené par le français PAI Partners pour le rachat d’Opella, la branche OTC et santé grand public de la big pharma tricolore. 
La valorisation retenue serait d’environ 15,5 Md€, celle-ci s’étant effritée avec les déboires des produits Gold Bond, une poudre corporelle vendue essentiellement sur le marché US, suspectée de contenir des traces d’amiante. Pour éviter toute polémique, Sanofi a retiré les produits Gold Bond du périmètre de la vente, faisant mécanique baisser le prix de cession. Par ailleurs, on a appris il y a quelques jours qu’Opella Healthcare South Africa, qui regroupe les activités de la société en Afrique du Sud, venait d’être racheté par CFAO Healthcare, une division du groupe CFAO (8,3 Md€ de CA), maison-mère du distributeur Eurapharma.
Désireux de conserver un pied sur ce marché de l’OTC et peut-être de bénéficier de plus-values lors d’un second round de vente, Sanofi conservera un peu moins de la moitié du capital d’Opella. Selon nos sources, CD&R « proposait de solides garanties financières et présentait l’intérêt, face à son concurrent PAI qui est deux fois plus petit, de se positionner seule, sans devoir s’associer à des partenaires ». On se souvient, en effet, qu’après avoir tenté d’entraîner Bpifrance dans l’aventure, l’ex-Paribas Affaires Industrielles avait sollicité les fonds souverain émirati et singapourien, auquel se serait joint au dernier moment une caisse de retraite canadienne.
Mais rien n’y a fait et Sanofi a retenu le mieux-disant. Comble de l’ironie, Frédéric Oudéa, président du conseil d’administation et mari d’Amélie Oudéa-Castéra, ancienne ministre des Sports et proche d’Emmanuel Macron, aurait poussé la solution CD&R en expliquant « que vendre à un américain était une démonstration d’indépendance vis-à-vis de l’État ». Quand la souveraineté industrielle et sanitaire n’est plus qu’un souvenir.

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