En plein psychodrame Doliprane, la middle pharma Upsa (498 M€ de CA), détenue depuis 2019 par le japonais Taisho Pharmaceutical (2,1 Md€ de CA), rappelle qu’elle fabrique chaque année 300 millions de boîtes de médicaments à base de paracétamol (marques Efferalgan et Dafalgan), à rapporter aux 424 millions de boîtes de Doliprane fabriquées en 2022 sur les sites Sanofi de Lisieux et de Compiègne. Mais à l’inverse des sites Sanofi, qui servent quasi-exclusivement le marché français, Upsa exporte 57 % de sa production. Au final, Doliprane représente les deux tiers de la consommation de paracétamol en France, soit trois fois plus que Dafalgan et Efferalgan réunies, les génériqueurs assurant le solde. Upsa souligne néanmoins qu’elle pourrait aisément monter en puissance, la capacité de production annuelle de son usine d’Agen atteignant 450 millions de boîtes.
Comme Sanofi, Upsa s’est engagée à acheter dès 2026 le paracétamol produit par Seqens à Roussillon. « Se fournir et produire en France, c’est dans notre ADN, justifie Laure Lechertier, directrice de l’accès au marché, de la communication et des affaires publiques d’Upsa. Et acheter à Sequens fera baisser notre empreinte carbone de 17 à 20 % ». En investissant dans la startup toulousaine Ipsophene, le spécialiste des traitements de la douleur vise même, à terme, un sourcing de paracétamol 100 % français. Mais, avertit notre interlocutrice, « il faudra revaloriser le produit final » en appliquant, enfin, l’article 65 de la LFSS 2022 qui introduit une prise en compte de l’implantation des sites de production dans le calcul du prix du médicament.
