Spécialisé dans les activités de R&D pour l’industrie pharmaceutique, le groupe allemand Evotec, qui emploie un millier de salariés en France – plus de 900 à Toulouse et une centaine à Lyon –, est convoité par le laboratoire américain de spécialités Halozyme Therapeutics qui développe une plateforme d’administration très innovante en oncologie.
Profitant des difficultés de sa cible, confrontée à l’essoufflement de la demande de projets de recherche émanant des biopharms, celui-ci vient en effet de déposer une offre de rachat de 11 $ par action, ce qui correspond à une bonification de 27 % par rapport au cours de clôture de jeudi 14 novembre, soit quelque 2 Md€.
Le board d’Evotec s’est montré réservé sur cette manifestation d’intérêt du laboratoire américain qui réalise un CA légèrement supérieur, de l’ordre du milliard de dollars, se bornant à déclarer qu’il allait « soigneusement étudier l’offre ». Et surtout attendre la proposition concurrente du fonds d’investissement américain Triton qui s’apprêterait, lui aussi, à faire acte de candidature, selon la presse américaine. À la mi-octobre, Triton s’est porté acquéreur de 10 % du capital d’Evotec pour 131 M€, devenant l’actionnaire le plus important de l’allemand devant Novo Holdings, le propriétaire de Novo Nordisk.
Evotec, dont le cours a décroché de plus de 60 % depuis un an, a annoncé en septembre dernier un plan de restructuration qui doit se solder par la suppression de 500 postes. La société, qui emploie 5 000 salariés, a notamment programmé la suppression de 64 emplois à Toulouse où elle exploite depuis 2015 un ancien centre de recherche de Sanofi : elle envisage aussi de supprimer une dizaine d’emplois à Lyon.