Abivax se jette dans la bataille du Covid-19. La biopharm parisienne vient d’annoncer que son composé ABX464, déjà en phase IIb dans la rectocolite hémorragique (RCH) et en phase IIa dans la polyarthrite rhumatoïde (PAR), allait s’attaquer à son tour au SARS-CoV-2. L’ANSM et le comité d’éthique (CPP) ont, en effet, autorisé son évaluation directement dans une phase IIb/III chez 1 034 patients atteints par la maladie.
Cette étude, baptisée miR-AGE, sera randomisée et contrôlée sous placebo ; une sélection est en cours parmi 50 centres d’investigation français et européens traitant précocement des patients Covid-19. Les premières inclusions devraient avoir lieu à la fin du mois. En parallèle, la société est en cours de discussion avec Bpifrance pour le financement de l’essai.
Si ABX464 fait l’objet de tant d’intérêt, c’est qu’il pourrait avoir « un triple effet anti-inflammatoire, antiviral et cicratisant sur les tissus pulmonaires endommagés », a précisé ce matin sur une chaîne d’info continue le Dr. Philippe Pouletty (ci-dessus), président d’Abivax et directeur général de Truffle Capital, le principal actionnaire de la biopharm. Les recherches ont démontré que la molécule inhibait la réplication du virus dans un modèle d’épithélium humain reconstitué tout en réduisant « l’orage » cytokinique grâce à son agent anti-inflammatoire, le miR-124, un phénomène mis en évidence dans la RCH et la PAR. Cerise sur le gâteau, ABX464 induirait une réparation tissulaire, également constatée dans la RCH.