L’hydroxychloroquine et la chloroquine continuent de susciter la controverse d’une étude à l’autre. Selon une analyse rétrospective publiée par le Journal of Infectious Diseases, l’hydroxychloroquine a été associée à une diminution significative du taux de mortalité chez les patients Covid-19 hospitalisés, et cela sans effets secondaires cardiaques.
L’étude, menée sur 2 541 patients âgés de 53 à 76 ans admis au Henry Ford Health System (HFHS) de Detroit (Michigan), a conclu à une mortalité inférieure (13,5 %) des personnes ayant reçu de l’hydroxychloroquine seule, contre 20,1 % pour celles ayant reçu hydroxychloroquine et azithromycine, 22,4 % pour azithromycine seule et 26,4 % pour celles n’ayant reçu ni l’une, ni l’autre.
Par rapport au groupe ne recevant aucune des deux molécules, les auteurs ont observé que l’hydroxychloroquine avait réduit de 66 % le risque de mortalité, tandis qu’associée à l’azithromycine la baisse atteignait 71 %.
« Pour que l’hydroxychloroquine présente un avantage, le traitement doit commencer avant que les patients ne commencent à souffrir de réactions immunitaires sévères », souligne Marcus Zervos, le chef de division des maladies infectieuses au HFHS. Dans un document d’accompagnement, les chercheurs ont également noté que « l’utilisation concomitante de stéroïdes chez les patients recevant de l’hydroxychloroquine représentait plus du double du groupe non traité », ce qui est cohérent avec l’essai britannique Recovery montrant un bénéfice avec la dexaméthasone.
Cette étude intervient un mois justement après les conclusions sévères de l’étude Recovery dont le codirecteur Martin Landray, professeur à Oxford, n’hésitait pas à affirmer après avoir examiné les données, « qu’il n’y avait aucune preuve d’un effet bénéfique de l’hydroxychloroquine chez les patients Covid-19 hospitalisés ». Plus récemment, une étude française, réalisée par l’ANSM et l’Assurance maladie, « ne suggère pas de rôle préventif de l’utilisation des antipaludéens de synthèse (APS) au long cours sur le risque de survenue d’une hospitalisation, d’une intubation ou d’un décès liés au Covid-19 ». L’étude portait sur l’observation de 55 000 patients ayant reçu au moins six délivrances remboursées d’APS (hydroxychloroquine ou chloroquine) entre le 1er janvier 2019 et le 15 février 2020 pour l’une des maladies pour lesquels ils sont habituellement traités. Elle conclut même à un sur-risque d’hospitalisation, d’intubation et de décès des patients Covid-19 sous APS, mais probablement expliqué par les caractéristiques d’une des pathologies chroniques sous-jacentes.