Le 7 décembre, le lancement à Bercy de l’association France BioLead a prouvé la forte mobilisation des acteurs de la filière française du biomédicament. Portée par dix-sept membres fondateurs, au rang desquels on trouve aussi bien des majors (Sanofi, Servier, Merck), que des acteurs publics ou institutionnels (CEA, Genopole, Leem, Inserm, France Biotech, Polepharma) et des biopharms ou des CDMOs (GTP Bioways, Clean Biologics), France BioLead puise sa vocation dans un constat alarmant : « La France est exposée à un risque majeur de décrochage dans le domaine des biomédicaments », a exposé Jacques Volckmann, le président de France BioLead, rappelant que « plus de 95 % des biothérapies utilisées en France sont importées. Seulement deux des douze biomédicaments autorisés par l’agence européenne sont produits en France. ».
France BioLead s’est dotée d’une feuille de route très ambitieuse. Afin que la France puisse reprendre le leadership européen, l’association vise un doublement de la production de biomédicaments d’ici à 2030. Cela doit également passer par un doublement du nombre de salariés employés par la filière, soit 20 000 contre 10 000 à l’heure actuelle : « À cette échéance, nous devrons avoir favorisé la création d’au moins une licorne et de cinq nouvelles ETI dédiées à la bioproduction. » Bruno Bonnell, le secrétaire général pour l’investissement et grand argentier du plan Innovation 2030, a assuré que sur les 7,5 Md€ affectés à la santé, ce sont bien 2 Md€ qui devraient être dirigés vers les biomédicaments. L’association veut, dès 2023, contribuer au lancement de six appels à projets permettant de consolider le continuum recherche-production.