Il se passe toujours quelque chose chez Recipharm, à Monts (37). Quelques semaines après avoir révélé au personnel un projet de reprise porté par Astrea Pharma, la direction vient d’annoncer lors d’un CSE qu’elle avait reçu une seconde offre « ferme », assortie d’une période d’exclusivité de trente jours. Cette candidature émane du laboratoire marocain Laprophan (860 collaborateurs, 1,3 milliard de dirhams de chiffre d’affaires en 2022, soit quelque 120 M€), un acteur clé de l’industrie pharmaceutique au Maghreb qui produit en sous-traitance ou en marque propre plus de 400 spécialités, notamment des anesthésiques, des antalgiques et des antibiotiques. Ce laboratoire, présidé par le Dr. Farid Bennis, s’appuie sur une unité de production de 23 000 m² à Casablanca. Le chef d’entreprise marocain avait nommé au mois de juin dernier deux prestigieuses administratrices indépendantes à son conseil d’administration : l’ancienne ministre Elisabeth Moreno, d’origine cap-verdienne, et la marocaine Siham Imani (X-Stanford), une ancienne des laboratoires Pierre Fabre et Ipsen.
Selon une note interne du syndicat FO de Recipharm, « les modalités de l’offre restent obscures, car la direction se refuse à donner plus d’information quant aux conditions sociales et à leurs projets pour l’avenir de ce site ». Les syndicats s’étonnent de ce « revirement » de la direction. En acceptant la période d’exclusivité qui expire le 29 mars prochain, « c’est-à-dire la veille du délai qui avait été fixé pour trouver un repreneur », elle évince la candidature d’Astrea Pharma « et ne laisse aucun autre choix que Laprophan ».
