Alors que le thème de la souveraineté sanitaire occupe le débat public et que les critiques s’abattent sur certains producteurs de vaccins, accusés de retarder les livraisons promises contractuellement, les industriels du médicament proposent leurs solutions. Lors de ses vœux à la presse, le président du Leem Frédéric Collet a salué le dispositif TRACStocks qui donne la capacité aux acteurs de la supply chain d’anticiper les ruptures d’approvisionnement de médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM).
Cette plateforme en ligne, entièrement financée par les industriels, « permet d’agréger en temps réel les stocks disponibles de l’ensemble des fournisseurs. Elle procure aussi l’opportunité à la régulation de prévoir dans le temps les seuils de rupture ; enfin, elle donne de précieuses indications sur la disponibilité d’éventuelles alternatives aux produits thérapeutiques en tension », explique Nathalie Le Meur, administratrice du Leem et responsable du projet.
« Dans un premier temps, la plateforme a été réservée aux produits destinés à la prise en charge des patients Covid-19, mais elle va être étendue dans les semaines à venir à d’autres produits critiques du répertoire », reprend Nathalie Le Meur qui précise que près de 2 400 signalements liés à des difficultés d’approvisionnement ont été répertoriés par l’ANSM en 2021, mais « ces dernières ont été résolues dans 80 % des cas ».
De façon générale, « notre industrie a fait preuve en 2020 d’une résilience et d’une capacité de réaction exceptionnelle, a estimé Frédéric Collet, alors qu’elle a dû faire face à une augmentation de la demande de 2 000 % pour certains produits ».
Le président du Leem a souligné que cette riposte n’avait été possible que « parce que les industriels avaient pu s’adosser à des capacités de production mondialisées ». Il a d’ailleurs exhorté la Commission européenne et le gouvernement français « à savoir relocaliser sans démondialiser ». À bon entendeur…