La pharma allemande Boehringer Ingelheim, qui présentait ces derniers jours des résultats 2023 flatteurs – le CA est passé à 25,6 Md€, en hausse de 9,7 % –, a aussi tenu à faire un point sur ses investissements industriels. « Au cours des cinq dernières années, les investissements en capital (Capex) se sont élevés à 6 Md€, dont 2,9 Md€ fléchés vers nos sites allemands. Notre empreinte industrielle en Allemagne reste puissante, mais nous avons aussi beaucoup investi ailleurs, notamment en France », a souligné Hubertus von Baumbach, le CEO du groupe.
En 2017, le rachat du lyonnais Merial, la filiale de santé animale de Sanofi, avait pourtant suscité beaucoup d’inquiétudes, mais « force est de constater que ces craintes étaient infondées », nous indique Bruno Erhard, directeur des affaires corporate de Boehringer Ingelheim en France (2 256 collaborateurs dont 2 000 employés dans la santé animale, 760 M€ de CA, dont 75 % à l’export). Il souligne ainsi que « plus de 500 M€ ont été investis en France depuis cette reprise », la plateforme de R&D du site de vaccins vétérinaires de St-Priest, près de Lyon (900 collaborateurs dont 700 en production), ayant bénéficié de 70 M€, celle de produits pharmaceutiques et biologiques de Toulouse (400 salariés) de 40 M€. Mais le dossier le plus important est celui que Boehringer Ingelheim consacre à la construction d’une unité de production de vaccins à Jonage, une commune de la métropole lyonnaise où le groupe investira finalement 350 M€ : « C’est un projet qui a connu de nombreuses vicissitudes. Il a été engagé pendant la crise sanitaire et confronté à de multiples surcoûts puisqu’il avait été estimé initialement à environ 200 M€. Mais je vous confirme que cette unité, qui devrait employer une centaine de collaborateurs, ouvrira bien ses portes en 2026. »
