Le jour même où le chef de l’État, en visite sur le site ardéchois des laboratoires Aguettant, évoque la publication imminente d’une liste d’une cinquantaine de médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM), dont la moitié devront être impérativement produits sur le sol français, Euroapi illustre le propos présidentiel en annonçant la mise en œuvre d’un programme industriel concret sur le sujet.
La spin-off de fabrication d’API de Sanofi va, en effet, lancer différentes initiatives, une partie en R&D, la plus grosse part en capacités de production (85 %). Elles ont pour objectif de réduire le niveau de dépendance tricolore dans le domaine des antidouleurs morphiniques, des antibiotiques et des anti-inflammatoires. Euroapi – via sa filiale Francopia dédiée aux produits à libération contrôlée – s’apprête ainsi à investir dans des activités de R&D sur le site de Vertolaye (63). Cette première étape vise à accroître, d’ici à 2027, la production de morphine, de ses dérivés et de leurs antagonistes utilisés comme antidotes. Une fois ces premiers jalons de recherche validés, la CDMO prévoit d’investir dans de nouvelles capacités de production, le tout représentant un programme de 70 M€.
Par ailleurs, les dirigeants d’Euroapi confirment qu’ils ont proposé des projets innovants pour couvrir, d’ici à 2030, les besoins européens en antibiotiques macrolides et en corticostéroïdes, des médicaments critiques qui sont aujourd’hui massivement importés. Ces projets sont instruits par la commission européenne dans le cadre d’un Projet important d’intérêt européen commun (PIIEC). S’ils sont retenus, l’usine de Vertolaye serait mobilisée pour la fabrication de corticostéroïdes, dont la méthylprednisolone : quant à celle de St-Aubin-lès-Elbeuf (76), elle abriterait la production d’antibiotiques macrolides utilisées en infectiologie.
