Est-ce un effet secondaire – ou indésirable… – du retard pris dans la mise au point du process d’industrialisation de l’ARNm-1273 par l’usine de Monts (37) de la CDMO suédoise Recipharm ? Toujours est-il que nous venons d’apprendre que Mikael Ericson, l’actuel directeur de cette usine spécialisée dans les formes injectables (environ 230 salariés), va quitter ses fonctions courant juillet. Selon nos informations, il sera remplacé par Thibaud du Merle qui occupe aujourd’hui le poste de vice-président en charge du développement pharmaceutique CMC (chemistry manufacturing control) chez Ipsen. Ce spécialiste de l’organisation industrielle a également exercé d’importantes fonctions dans le contrôle qualité chez Bristol-Myers Squibb et Novo Nordisk.
Il aura pour mission d’achever la délicate mise en œuvre du process d’industrialisation du vaccin de Moderna qui n’est aujourd’hui conditionné que sur l’une des deux lignes qui lui sont dédiées. Ainsi, selon une source interne, aucun lot du vaccin de Moderna n’a pu être validé sur la ligne B+S de l’usine tourangelle ; son exploitation devait pourtant permettre d’assurer la livraison des volumes promis.
Le 22 avril, Agnès Pannier-Runacher, la ministre déléguée en charge de l’Industrie, s’était rendue chez Recipharm à Monts. A la sortie de l’usine, elle avait minimisé la portée de l’allongement des délais d’approvisionnement du vaccin de Moderna, les attribuant au retard pris par les Suisses de Lonza dans la production du composant chimique de base. C’est mal connaître la réputation d’exactitude de nos voisins.
