Nous apprenions il y a cinq jours la nomination d’un nouveau directeur de l’usine Recipharm de Monts (37), Bruno Vennetier : en fait de directeur, il sera son exécuteur testamentaire. Le numéro deux de la CDMO suédoise, Luc Burgard, est venu aujourd’hui annoncer aux salariés que, faute de repreneur, cette usine spécialisée dans la fabrication de produits stériles fermerait ses portes au second semestre 2025, entraînant la disparition de 225 emplois. Retenu il y a tout juste trois ans par Moderna pour produire son vaccin contre la Covid-19 à grands renforts de soutiens publics, le site tourangeau a connu depuis tous les malheurs du monde, ne parvenant jamais à produire une quantité suffisante de vaccins : il y a quelques mois, la direction avait dû se résoudre à engager le départ volontaire de 95 collaborateurs.
Embarrassée par l’inconstance de son fournisseur, la biopharm américaine a mis il y a quelques mois un terme définitif au contrat de manufacturing. Selon nos informations, l’usine de Monts ne produirait aujourd’hui que pour le compte de deux clients, le sud-africain Aspen et le danois ALK. De toutes façons, une telle insuffisance des volumes « risquait de rendre difficile et peu crédible le moindre projet de reprise », nous indique un observateur extérieur. Il reste aussi à traiter le sujet très sensible du remboursement des aides publiques (15 M€) qui ont été accordées par l’État pour faire de Recipharm l’un des piliers de la politique de souveraineté sanitaire française.