Accablée par des problèmes industriels récurrents et des pertes de contrats – notamment celui du conditionnement du mRNA-127, le vaccin contre la Covid-19 de Moderna –, la CDMO suédoise Recipharm est contrainte de réduire drastiquement la voilure à Monts, près de Tours, où elle employait encore 320 salariés. La direction a ainsi annoncé le 19 avril au personnel de l’usine qu’un accord avait été signé avec les syndicats pour la mise en œuvre d’un plan de rupture conventionnelle collective (RCC) qui va se solder par 95 départs volontaires. Un porte-parole nous indique qu’une antenne emploi sera mise en place et confiée au cabinet Randstad.
Dans l’incapacité d’assurer l’implantation et la qualification d’une nouvelle ligne de production (projet Atlas), financée par Bpifrance à hauteur de 15,1 M€ (sur 23 M€ prévus), éreintée par le poids des charges externes, passé de 35 à 53 % du CA entre 2021 et 2022 notamment en raison d’un recours onéreux à des consultants, l’usine a enregistré 12,6 M€ de pertes sur les neuf premiers mois de l’année 2022 : notons qu’en 2021, le CA de Recipharm Monts s’était élevé à 41,2 M€. En septembre 2022, l’excédent brut d’exploitation (EBE) de l’usine, fragilisé par une sous-exploitation des capacités, avait dévissé pour s’établir à – 9,7 M€.