Echaudé par ses échecs cliniques en oncologie, Sanofi annonce une révision drastique de l’organisation de sa R&D. Le groupe a ainsi prévenu les syndicats, le 28 mars dernier, de son intention de mettre un terme à plus de 70 % de ses projets de recherche dans le cancer. Cette décision radicale devrait se traduire par la suppression de 330 postes en France, essentiellement au sein des plateformes de R&D de Vitry-sur-Seine (94) et de Montpellier (34). Dans le même temps, la big pharma française annonce son intention de réserver la plus grande part de ses ressources à l’immunologie, domaine où, en dépit d’un engagement plus récent, elle a obtenu quelques succès flatteurs. Le succès clinique et commercial du Dupixent, une immunothérapie notamment indiquée dans le traitement de l’asthme et de la dermatite atopique, constitue le plus bel exemple de cette réussite.
Les syndicats ont une lecture différente de ces annonces. A la CGT, on déplore un « abandon catastrophique qui survient après bien d’autres renoncements dans le domaine de la cardiologie et du SNC, et de façon plus générale dans le domaine des petites molécules ». On fait également observer que ce désengagement va toucher la production puisqu’au cours de cette même réunion, la direction a confirmé l’externalisation d’Opella, la branche grand public du groupe (plus de 1 300 postes en France), ainsi que la poursuite de la politique de GEPP (gestion des emplois et parcours professionnels) qui, selon la CGT, augure de la disparition de plusieurs centaines de postes (580 en France pour la seule R&D).