Sanofi accélère sa transformation. À l’occasion de la présentation de la nouvelle étape de sa feuille de route Play to Win, le laboratoire a annoncé son intention d’isoler sa santé grand public, une activité dont l’autonomisation avait débuté en décembre 2019 avec la création d’une entité commerciale autonome, puis s’était poursuivie dans la plus grande discrétion en novembre 2020 par le projet Opella visant à regrouper dans une filiale ad hoc les activités CHC (consumer health care) et OTC. À l’époque, le CA d’Opella avait été estimé à 5 Md€.
Dans un communiqué publié le 27 octobre, le groupe affirme que le process de séparation devrait se concrétiser « par la création d’une société (11 000 collaborateurs dans le monde, NDLR) cotée en bourse et dont le siège serait à Paris ». Cette « séparation » pourrait être réalisée « au plus tôt au quatrième trimestre 2024 ». Une vingtaine d’unités industrielles seraient concernées par cette opération, dont deux situées en France : Compiègne (60) et Lisieux (14).
L’annonce a évidemment scandalisé les organisations syndicales, d’autant qu’elle s’accompagne d’un plan global d’économies destiné à réduire les dépenses d’environ 2 Md€ d’ici à la fin 2025 afin de réaffecter le même montant au financement de l’innovation. « On nous refait le même coup qu’avec Euroapi, dont Sanofi ne contrôle plus que 30 % », s’écrie-t-on à la CGT. Il s’agit d’un désengagement industriel masqué. À l’issue de ce dernier processus, Sanofi se sera séparé en France de 19 usines et centres de R&D. » Selon les syndicats, la distribution des produits de santé grand public pourrait être prochainement cédée, cette fois à DHL. Le périmètre des activités concernées est composé des plateformes de St-Loubès (33), d’Amilly (45) et de Croissy-Beaubourg (77).
