Quelques jours après avoir annoncé le lancement de la production de son vaccin inactivé et adjuvanté contre la Covid-19 et finalisé le recrutement des participants à l’étude de phase I/II qui doit avoir lieu sur le sol britannique, la biopharm nantaise Valneva annonce que le gouvernement de Boris Johnson venait d’exercer son option pour la fourniture de 40 millions de doses de vaccins ; elles seront livrées, sous réserve du franchissement de toutes les étapes cliniques, en 2022.
Cette option porte à 100 millions de doses la commande du Royaume-Uni qui conserve des options pour 90 millions de doses supplémentaires, à livrer entre 2023 et 2025 : la valeur du contrat, « si toutes les options sont exercées, peut aller jusqu’à 1,4 Md€ », précise Valneva dans un communiqué.
L’usine écossaise de Livingstone, qui vient d’être agrandie pour l’occasion, est en charge de la fabrication des lots cliniques, en attendant celle des lots commerciaux.
Voilà pour les faits. Mais, en ces temps d’agitation souverainiste et de bataille entre États pour l’obtention de vaccins, la nouvelle fait tache. Christelle Morançais, la présidente de la Région Pays de Loire, où est installée la biopharm dont le groupe Grimaud et Bpifrance détiennent près du quart du capital, s’est émue que « la France (ait) manqué son premier vaccin anti-Covid », semblant ignorer que l’Union européenne négocie actuellement 60 millions de doses auprès de Valneva.
Visiblement mal informée des contraintes de l’industrie pharmaceutique, la présidente en conclut que « la France et l’Europe attendront… 2022 ». En fait, les Anglais seront aussi livrés au mieux fin 2021, mais plus sûrement en 2022, le temps que les phases I/II puis III soient achevées et que le candidat soit approuvé. Quant à la date de la fourniture des vaccins VLA2001 à l’Union européenne, elle dépendra des capacités de production à Livingstone ou à Stockholm, l’autre usine de Valneva, ou encore des éventuelles livraisons par des CDMO, si bien sûr la biopharm y a recours.