Si, en Europe, la recherche clinique s’est concentrée autour de trois traitements principaux – deux existants et un expérimental, associés ou non à un antibiotique et à un interféron – d’autres pistes sont poursuivies un peu partout dans le monde pour lutter contre l’infection par le virus SARS-CoV-2 (provoquant Covid-19).
La FDA a ainsi approuvé lundi un essai de phase III devant évaluer l’efficacité de l’anticorps monoclonal tocilizumab, commercialisé par Roche sous le nom d’Actemra/RoActemra principalement dans des indications de polyarthrite rhumatoïde. Le tocilizumab, qui inhibe la protéine inflammatoire IL-6, pourrait combattre le choc cytokinique à l’origine du décès de nombreux patients. De son côté, Regeneron a lancé la semaine dernière une étude sur 400 patients, en cours de recrutement, pour tester son anticorps monoclonal Kevzara (sarilumab), dont le mécanisme d’action est identique à celui du tocilizumab. Sanofi, qui a co-développé le sarilumab et le commercialise en Europe, prendra le relais pour des essais à venir dans le reste du monde. Plusieurs combinaisons impliquant des traitements contre le VIH ou le VHC sont testées en Chine : c’est le cas de Rezolsta/Prezcobix (darunavir-cobicistat) de Janssen et d’Azvudine, développé par Zhengzhou Granlen PharmaTech.
Un antiviral approuvé en Chine et en Russie contre la grippe, l’umifénovir, doit faire l’objet d’une étude randomisée de phase IV à l’hôpital de Guangzhou (Canton) sur 125 patients répartis dans trois bras, selon une proportion 2-2-1 ; le premier recevra l’inhibiteur de la protéase Kaletra (lopinavir-ritonavir), le second Arbidol (umifénovir) et le troisième un traitement symptomatique standard. Une seconde étude, sur 380 patients, comparera dans une proportion 1-1 l’umifénovir et un traitement symptomatique.
Un autre antiviral contre la grippe, Avigan (favipiravir) du japonais Fujifilm, aurait enregistré des résultats très significatifs sur 340 patients traités au début de leur infection par SARS-CoV-2 ; mais la molécule s’avérerait moins efficace chez des patients plus gravement atteints.
Enfin, on devrait connaître fin avril les premiers résultats d’une étude randomisée menée à Pékin pour évaluer l’efficacité et l’innocuité d’un corticoïde (méthylprednisolone) versus des soins standard. La piste des cellules souches est également explorée pour régénérer la fonction pulmonaire atteinte.