Reprise en juillet 2020 à la barre du tribunal par le libanais Benta Pharma, l’ex-usine Famar de St-Genis-Laval (69) éprouve de nouveau de graves difficultés : « Nous nous trouvons au bord de la cessation de paiements », nous indiquent des délégués syndicaux. Spécialisé dans la fabrication de formes sèches, le site emploie encore 117 salariés. Si la situation ne s’améliore pas rapidement, une procédure de cessation de paiements pourrait être engagée « dès la fin du mois d’août », a d’ores et déjà prévenu le CEO de Benta Pharma lors d’un comité central d’entreprise (CCE) qui s’est tenu le 24 juin.
Le 20 juillet dernier, Benta Pharma promettait devant les juges du tribunal de commerce de Paris d’investir 42 M€ à St-Genis-Laval et de transférer près de 250 produits sur le site lyonnais. « Nous accusons d’importants retards dans le transfert des produits que nous devions fabriquer pour Benta en 2022. À ce stade, il est prévu qu’un seul médicament, indiqué dans le traitement des thromboses, fasse l’objet d’une demande d’AMM dans les jours qui viennent. C’est plus qu’insuffisant », observent les syndicats qui déplorent aussi que, contrairement aux engagements pris lors de la reprise, les donneurs d’ordre historiques de l’usine (Merck, Sanofi, Astellas) n’aient pas renouvelé leurs commandes.
L’enlisement des discussions avec les banques sur l’apport de financements extérieurs et avec la Métropole de Lyon sur le rachat de l’immobilier compromettrait aussi sérieusement la poursuite de l’exploitation. Notons enfin que l’ancien CEO de la CDMO Synerlab Pierre Banzet, qui avait rejoint l’usine comme directeur des opérations en novembre 2020, a quitté ses fonctions en avril dernier.