Le façonnier Recipharm ne possédera bientôt plus qu’une seule usine en France, celle de Kaysersberg (68) spécialisée dans la technologie blow-fill-seal (BFS) pour liquides stériles ophtalmiques : il y a à peine plus de deux ans, le groupe en avait encore quatre en portefeuille. En attendant la vente du site de Monts – Recipharm est toujours en négociation avec le marocain Laprophan – et après celui de Fontaine-lès-Dijon, le laboratoire a annoncé discrètement il y a une quinzaine de jours qu’il s’apprêtait à céder sept autres de ses sites industriels, dont celui de Pessac, près de Bordeaux. Rachetée en 2014 au lyonnais Flamel Technologies, l’usine bordelaise accumulait les déficits ces dernières années (1 M€ de résultat négatif en 2021 et en 2022, après 2 M€ en 2020) pour un CA légèrement inférieur à 13 M€.
En plus de Pessac, le fonds américain Blue Wolf Capital Partners reprend pour un montant non divulgué les cinq usines suédoises de Recipharm (Solna, Stängnäs, Höganäs, Karlskoga et Uppasala OTC Development) et celle de Parets del Vallés, à côté de Barcelone, un ancien site Abbott (formes solides et liquides, aérosols et crèmes stériles) entré dans le périmètre du groupe suédois en 2010. Ce dernier, qui se sera séparé depuis deux ans du tiers de ses sites mondiaux, concentre ainsi son activité « sur les nouvelles entités chimiques, les médicaments de puissance moyenne à élevée et brevetés (afin de) devenir le n°1 des CDMO de dosage oral solide en Europe ».
Le 1er janvier, la nomination comme CEO de Recipharm du suisse Greg Béhar, ancien patron de Nestlé Health Science, était donc annonciatrice d’une sévère revue d’actifs. Le CA du groupe, qui approchait les 1,2 Md€ en 2022, devrait fondre à l’annonce du prochain exercice.