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Un ancien du cabinet de Christine Lagarde pour reprendre Famar Lyon

Cette fois, c’est officiel. Le repreneur d’entreprises en difficulté Frank Supplisson (ci-dessus), polytechnicien, énarque et ancien directeur adjoint du cabinet de Christine Lagarde à Bercy, s’est bien positionné comme repreneur de l’usine Famar de Lyon, comme nous l’avions dévoilé en exclusivité le 30 avril dernier. C’est un communiqué de la biopharm Néovacs, publié ce matin à 10 h, qui l’atteste.
Sortie le mois dernier de redressement judiciaire grâce au fonds de retournement HBR Investment Group, cette spin-off de l’université Pierre et Marie Curie, qui développe des vaccins thérapeutiques pour les maladies auto-immunes, s’est en effet associée au projet porté par Frank Supplisson et sa société Industry, avec le family office luxembourgeois Cofilux-Secufund de Marc Vanhellemont. Le pôle d’investisseurs ainsi constitué se propose de reprendre 150 des 240 CDI de l’usine Famar de St-Genis-Laval (69) et d’y investir 37 M€ sur cinq ans pour faire, à terme, remonter l’effectif de cet ancien fleuron de Rhône-Poulenc à 400 salariés.
Dès le mois d’août, les candidats repreneurs veulent « apporter » sur le site des activités industrielles nouvelles, notamment pour produire du gel hydroalcoolique en reconvertissant une ancienne ligne de production de sirops, aujourd’hui désaffectée. Le communiqué de Néovacs assure qu’un contrat d’offtake est d’ores et déjà négocié avec l’un des leaders européens de la production de gels.
En outre, ils comptent développer à la rentrée une activité de remplissage aseptique, en sous-traitance de l’un des leaders mondiaux de l’industrie pharmaceutique, en vue de la production du futur vaccin contre la Covid-19 : ce projet nécessitera l’intervention d’une centaine de collaborateurs. Il est également question d’implanter une unité de bio-conditionnement et de distribution de produits de santé sensibles (poches de sang et de plasma, tissus, greffons, matériels chirurgicaux). Ce projet, créateur de 160 emplois, représente un investissement de 15 M€.
Enfin, les nouveaux propriétaires s’attacheront à relancer l’activité historique de façonnage pharmaceutique avec de nouveaux clients : le laboratoire Cristers, un fabricant de médicaments génériques et de produits OTC contrôlé par la coopérative Welcoop (ex-Cerp Lorraine), aurait donné son accord. Un centre de formation et un incubateur de sociétés de biotechnologies complètent le projet Supplisson-Secufund-Néovacs.
Le financement semble solide : 12 M€ seront apportés en capital, dont 10 M€ par Cofilux et 2 M€ par Néovacs. La biopharm ou ses filiales investiront 10 M€ sur le site à raison de 2 M€ par an durant cinq ans, tandis que Bpifrance contribuera à hauteur de 6,5 M€, au côté du nordiste Valinvest (groupe ICI) pour 8,5 M€, à l’aménagement des installations dédiées à l’activité de bio-conditionnement.
Sans préjuger de la décision des juges consulaires, après-demain au tribunal de commerce de Paris, ce projet solidement étayé semble avoir marqué un point important face aux deux autres prétendants, le libanais Benta Pharma Industries (BPI) et Yves Lambert, l’ancien directeur du site lyonnais : ce dernier nous affirme qu’il poursuit ses discussions avec différentes parties pour finaliser un projet qui vise à reprendre 124 salariés.

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